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ESPÅCE-TEMPS VI --- Le Forum A Déménagé : http://et6.free.fr/ ---
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EggDestroyer 5 Etoiles du Temps
Inscrit le: 12 Déc 2003 Messages: 586 Localisation: Je suis la mais je suis caché!
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Posté le: Sam 06 Nov 2004 12:41:11 Sujet du message: Rue de l'apogée. (Nouvelle) |
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Bonjour tout le monde.
Voici une toute petite nouvelle faite hier soir.
Temps total de reflexion à l'idée et à l'écriture: 10mn.
Temps de rédaction: environ 1h15.
Temps de relecture sur le PC (je l'avais d'abord faite sur papier): 5mn.
Temps de rédaction sur word: 20mn.
Temps total approximatif: 1h50.
Je vous prierai, s'il vous plaît, de me donner le plus d'avis sur le style d'écriture, les incohérences, les discontinuités et autres aberrations. Merci...
(C'est en partie pourquoi je la poste ici. Pour moi, ce n'est pour l'instant qu'une ébauche, mais je ne sais pas encore quoi modifier, et il y a sûrement des écrivains talentueux par ici.)
[URL=http://membres.lycos.fr/eggdestroyer/Hebergement/Rue%20de%20l'apog%e9e.doc]Voici le lien direct sur mon FTP lycos. Si ça marche pas, c'est "Rue de l'apogee", dans le dossier "Hebergement".[/URL]
Sinon, voila la version forum, sans mise en forme, sans espace, bref, une horreur.
Bonne lecture, je l'espère.
Rue de l’apogée
Il était déjà minuit passé. Aucune source de lumière autre qu’un doux clair de lune ayant échappé au piège des nuages ne voulait éclairer cette rue, ce qui importait peu pour les mortels perdus au royaume des songes. Pourtant, à travers la fenêtre de la charmante bicoque du 13 rue de l’apogée, une lumière jaune, visiblement insensible à la panne secteur, refusait de se conformer aux ténèbres.
Reynorts soupira. Un groupe électrogène construit si vite ne tiendra pas éternellement. Sa main experte aurait pu créer une véritable petite centrale éléctrique, mais le temps lui faisait cruellement défaut. Le temps, encore le temps, toujours le temps. Le temps qui est passé à une vitesse effrayante, qui a relié sa naissance à ses actuels 50 ans, temps dans lequel s’embourbe des morceaux de vie, au fond duquel les souvenirs les plus heureux reposent sans nul espoir de renflouement, à la surface parsemée de pensées honteuses et malheureuses.
Le cinquantenaire bedonnant à la calvitie naissante se laissa tomber dans son canapé et appuya sur un morceau de plastique, allumant une boîte noire lumineuse reliée à une antenne et à son groupe électrogène. Une publicité. Une suite d’images suggérant à de malheureuses victimes que les tournevis Tourntou étaient l’arme de prédilection des cuisiniers découpant des carcasses d’êtres vivants, des soldats dépeçant d’autres êtres vivants dotés de conscience, et éventuellement, l’outil idéal d’un mécanicien.
La bouche de Reynorts se tordit en un mince sourire. Un tournevis. Sa vie. Car oui, sa vie se résumait à un tournevis. Il naquit dans une famille ordinaire, fit de courtes et ordinaires études dans une école ordinaire, sortit du monde éducatif avec le destin d’être électronicien. Pour son plus grand malheur, sa destinée s’accomplit. Il trouva un travail dans une grande entreprise chargée de la maintenance de salles de concert. Il gagnait de l’argent, mangeait, buvait, dormait, il acheta une voiture pour retourner travailler plus rapidement encore, il mangeait, buvait, dormait, puis il partait quelquefois en vacances, où il mangeait, buvait, dormait. Comme tout être humain digne du nom d’être pensant, il éprouva l’envie de procréer. Alors, il se plongea dans la chimère de l’amour, et il ne mangeait plus, ne buvait plus, et surtout, ne dormait plus. Il engendra un petit garçon qui disparut avec sa mère et quelques meubles en une journée où Reynorts, occupé à récupérer tant bien que mal de la fête destinée à célébrer son licenciement, n’avait rien vu, rien entendu. Il se réveilla, constata, et se recoucha. N’ayant jamais rien fait d’autre de sa vie qu’utiliser un tournevis, il se distingua alors de ses congénères, et, au lieu de perfectionner sa dépendance à l’éthanol, il perfectionna sa maîtrise du tournevis.
L’aspect de la télévision avait changé. Plus de publicité. Au lieu d’absorber diverses images subliminales, Reynorts absorbait des informations. Un homme propre, perruque ajustée, d’apparence fringante et dynamique malgré l’approche de ses sept cent premiers mois de vie, apparut sur un arrière-plan de caméras et de spots lumineux. Une bombe artisanale de forte puissance venait d’exploser dans une salle de concert, provoquant l’effondrement de tonnes de métal sur d’autres mortels venus oublier leur quotidien. Le présentateur fut alors transmuté en un ballet incessant d’images macabres.
Reynorts contempla plus longuement son tournevis Tourntou. Il lui fit bien utile, cette fois. Il ne comprenait toujours pas pourquoi son cerveau a commandé à ses mains habiles de créer un tel engin, mais le résultat était concluant. A la télévision, des corps éventrés s’accumulaient sur les brancards d’ambulanciers maudissant leur métier. Reynorts fut amusé de reconnaître un de ses anciens camarades de classe, et fut soulagé de voir qu’il s’en était tiré, même si ses bras avaient disparu. Il reconnut aussi le visage incendié associé au semblant de corps de son ancienne partenaire de procréation, sur laquelle son fils ne pouvait retenir ses larmes.
Il avait laissé sa signature, et se demandait si son groupe électrogène allait subsister assez longtemps. On sonna à la porte. C’était bon.
Reynorts se risqua à un regard par la fenêtre de sa bicoque. Il vit alors une quinzaine d’amas de tôle coiffés d’une petite lumière bleue alternative qui encombraient la rue de l’apogée, rejoints par un camion de journalistes et un camion de démineurs. Quel ballet. Un requiem final pour une existence exponentielle. Reynorts serra très fort dans sa main d’électronicien artificier une manette chapeautée d’un petit bouton. Rouge flamme, une petite tête de mort dessinée en son sommet.
Les coups à la porte étaient de plus en plus forts, et Reynorts contempla soudain le fantastique assemblage de fils, tuyaux et barils parcourant sa maison et son jardin, il pensa aux chrysanthèmes ayant poussé sur un tonneau de souffre.
La porte de la maison tomba quand Reynorts appuya sur le bouton rouge relié aux fils de cuivre.
Puis après un grand éclat de flamme, plus aucune lumière n’était visible au 13 rue de l’apogée.
Fin. _________________
Dernière édition par EggDestroyer le Dim 28 Nov 2004 09:38:36; édité 2 fois |
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Gekex 4 Etoiles du Temps
Inscrit le: 07 Déc 2003 Messages: 486 Localisation: Unholy warcryyyyyyy!
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Posté le: Sam 06 Nov 2004 13:21:30 Sujet du message: |
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Pas mal.... Nan, sérieux, c'est vraiment bien!
Un peu trop court cependant... _________________ Fuck you pig,
Fuck you pig,
Fuck you pig,
Fuck you pig,
Put your hands up, get out of the car.
SYSTEM OF A DOWN , Mr Jack
Bring me home or leave me be
My love in the dark heart of the night
I have lost the path before me
The one behind will lead me
NIGHTWISH, Ghost Love Score
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kneemerls 5 Etoiles du Temps
Inscrit le: 01 Mar 2004 Messages: 506 Localisation: au pays du niérk levant
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Posté le: Sam 06 Nov 2004 13:25:30 Sujet du message: |
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superbe =') *snif*
c'est si beau =')
pas de fautes, une maniére d'écrire presque parfaite, un scénario magnifique. c'est de l'art, mes amis =')
je dit Bravo! _________________
un niérkeur sachant niérker doit savoir niérker sans son niérk!
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